J’ai repéré un texte sur internet dont la thématique est «Actualité française».
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Titre exacte donné par le journal était: d’où vient la loi du talion ?
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Grand classique des cours de récrés à coup de « oeil pour oeil, dent pour dent », la loi du talion est aujourd’hui vue comme l’antithèse de la justice moderne, qui aspire à respecter la dignité et l’intégrité de la personne humaine même dans la sanction. Mais que l’on pense, comme Gandhi, qu’« un oeil pour un oeil rendra le monde aveugle », ou que l’on reconnaisse le droit à chacun d’exercer sa vengeance au niveau de ce qu’il a souffert, la loi du talion n’a pas toujours été synonyme de barbarie…
Apparue en 1750 avant J.-C. dans le code d’Hammourabi, texte de loi babylonien qui doit son nom au roi de Babylone d’alors, la loi du talion acte un progrès dans la notion de justice puisqu’elle restreint la victime à une stricte réciprocité. « Le talion a d’abord contre lui de conserver, tout en les atténuant, les inconvénients essentiels de la vengeance : il l’autorise en effet en même temps qu’il la limite », observera, en 1936, le philosophe français Émile Baudin.
À LIRE AUSSI Jean-Luc Martinez : « Sans la Grèce, nous serions orphelins »Contre toute attente, ce principe ancien et souvent relégué aux textes religieux est également partagé par le penseur grec Platon. Dans son ouvrage Les Lois, il considère que « le meurtrier doit nécessairement subir la peine de droit naturel, qui est d’éprouver ce qu’on a fait à autrui, c’est-à-dire de périr par la main d’autrui du même genre de mort que l’on a perpétré soi-même ».
Il est également en vigueur en Crète, où une loi attribuée par les Grecs au roi Rhadamanthe (IIe siècle avant J.-C.) énonce que « si l’on inflige à autrui le mal qu’il a fait subir, c’est stricte justice ». Et dans l’Empire romain d’Orient, où le Digeste, texte de loi de l’empereur Justinien Ier (VIe siècle), indique que « celui qui aura mis le feu à un bâtiment ou à un tas de blé près d’une maison sera enchaîné, battu de verges et jeté au feu, s’il l’a fait sciemment et avec connaissance ». L’Empire Romain, sous l’influence du christianisme, n’y était pas non plus étranger…
Kant, défenseur de la loi du talion
Dans les trois principales religions monothéistes, la loi du talion s’applique avant tout pour les crimes capitaux : la Genèse de la Torah détaille que « si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé », là où l’islam autorise la vengeance « pour une juste raison » au verset 33 de sa 17e sourate : « Lorsqu’un homme est tué injustement, nous donnons à son proche parent le pouvoir de se venger. » Le christianisme accepte également la légitimité de la peine de mort pour « ceux qui font le mal », comme « anticipation du juste jugement de Dieu ». Pour le reste, les textes religieux sont souvent ambigus et reconnaissent que la violence appelle la violence, tout en prônant le pardon et le jugement au cas par cas.
Évoluant au Moyen-Âge pour épouser les concepts de faute et d’expiation des crimes, la loi du talion est, depuis l’époque humaniste, appliquée non plus à la lettre mais dans son esprit : la nature de la sanction tient compte de la nature de l’acte accompli, mais sans stricte réciprocité. Une position qui tend donc à exclure la peine de mort quel que soit le crime… Sauf chez Emmanuel Kant. Le penseur allemand des Lumières fut l’un des seuls à défendre la peine capitale au nom de la loi du talion, souhaitant un châtiment égal au crime.
À LIRE AUSSI Kant, les Lumières et l’esprit de l’Europe« Si le criminel a commis un meurtre, écrit-il dans Métaphysique des mœurs, doctrine du droit, il doit mourir. […] Tous ceux donc qui sont des meurtriers, qu’ils aient donné la mort ou qu’ils l’aient commandée ou qu’ils y aient coopéré, doivent être punis de mort ; ainsi le veut la justice comme idée du pouvoir judiciaire selon des lois universelles fondées a priori. » Il estime dès lors que « seule la loi du talion, mais bien entendu à la barre du tribunal, peut fournir avec précision la qualité et la quantité de la peine ».
« Spirale infernale de violence »
De nos jours, la loi du talion est juridiquement rejetée par la majorité des pays, selon l’idée qu’il est impossible de se faire justice soi-même et qu’on ne peut être à la fois juge et parti. Elle subsiste toutefois dans certaines sociétés, notamment celles régies par la loi islamique (charia). C’est le cas dans certains États du Nigeria, qui l’appliquent partiellement – une loi du talion en matière de blessures ou d’homicide y a vu le jour –, mais aussi en Afghanistan et en Iran, où le talion est autorisé pour les crimes violents. En décembre 2010, la doctrine « œil pour œil » s’est ainsi vérifiée de manière littérale en Iran : reconnu coupable d’avoir fait perdre la vue au mari de sa maîtresse, un homme a eu les yeux brûlés par acide après une condamnation de la Cour suprême iranienne.
De manière plus latente, la loi du talion pointe dans certains conflits internationaux, en particulier au lendemain d’attentats terroristes. Nombreuses furent les critiques après la réponse des États-Unis aux attentats du 11 septembre 2001, la volonté de George W. Bush de « punir par l’exemple » et de « lutter contre le Mal » rappelant à certains commentateurs la « rhétorique manichéiste, simpliste et pas du tout civilisée qui régit la loi du talion ». Les mêmes critiques se sont levées contre Israël après les attaques terroristes menées sur son sol par le Hamas le 7 octobre 2023, et les mêmes voix espèrent aujourd’hui l’arrêt de « cette spirale infernale de la violence et de la haine qui risque d’embraser la région ».
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Bibliographie :
La France contre les Robots.,Références de l’ouvrage. Disponible dans toutes les bonnes bibliothèques de votre département.
La france des caïds.,Lien sur la fiche de présentation.
Photographie/Sociétés et Organisations/Éditeurs de cartes postales.,Infos sur ce livre. Disponible à la FNAC.
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