Depuis environ un an, les films de super-héros semblent marquer un véritable ralentissement au box-office mondial accompagné de faibles retours critiques. Une situation que Madame Web ne va pas améliorer…
Depuis que Spider-Man a rejoint le Marvel Cinematic Universe, Sony (toujours propriétaire des droits d’exploitation au cinéma de la licence) ne lâche pas le Tisseur que ce soit via des adaptations animées (le récent Spider-Man : Across the Spider-Verse) mais aussi son Sony Spider-Man Universe (SSU). Ce dernier met en avant des personnages secondaires de la licence, d’abord des ennemis comme les deux Venom et Morbius mais aussi ses alliés comme Madame Web. Ce personnage est né dans les comics en 1980 sous les plumes de Denny O’Neil et John Romita Jr. et bénéficie de pouvoirs psychiques dont le don de voyance étant un allié pour Spider-Man dans de nombreuses aventures. Elle est donc choisie pour être le rôle-titre du quatrième film du SSU avec un projet lancé en 2019. Il est d’abord confié au duo de scénaristes Matt Sazama & Burk Sharpless déjà derrière le très moyen Morbius. L’année suivante, la britannique S.J. Clarkson se voit confier la réalisation du film marquant pour elle ses débuts au cinéma après une prolifique carrière à la télévision depuis près de 20. On la retrouve sur des séries telles que Life on Mars, Heroes, Dexter mais surtout sur des super-héros comme Jessica Jones et The Defenders. Elle reprend le script à l’aide de Claire Parker et son passé à la télévision peut être une des explications de l’échec du film, on y reviendra. Un script qui inclut par ailleurs le personnage de Ezekiel Sims (apparu dans la comics en 2001 et créé par J. Michael Straczynski et Romita Jr) en tant qu’antagoniste principal alors que le personnage est plus ambivalent sur papier. Le film produit par l’expérimenté Lorenzo di Bonaventura (les sagas Transformers ou G.I.Joe) est tourné aux Etats-Unis durant l’année 2022 principalement se reposant sur l’actrice Dakota Johnson dans le rôle-titre pour une sortie mondiale décalée en février 2024. Pour un résultat très décevant d’un point de vue critique mais aussi public car on ne sait pas si le film réussira à égaler sa mise de 80 à 100 millions de dollars (selon les sources) au box-office…
Le film commence dans les années 1970 au Pérou, dans l’Amazonie, alors que l’on suit la scientifique Constance Webb (Kerry Bishé) à la recherche d’une légendaire araignée ayant des pouvoirs curatifs importants. Malheureusement, elle se fait trahir par son prétendu protecteur Ezekiel Sims (Tahar Rahim) qui lui tire dessus et s’enfuit avec l’araignée. Constance, alors enceinte presque à terme, est récupérée par un peuple aux pouvoirs arachnéens qui ne peuvent la sauver mais qui réussissent à faire en sorte que sa fille naisse tout en lui promettant un grand avenir. 30 ans plus tard à New-York, on retrouve Cassie Webb (Dakota Johnson) devenue une ambulancière intrépide mais un peu à la marge socialement. Lors d’une intervention avec son partenaire Ben (Adam Scott), elle tombe dans l’eau et manque de se noyer. Cet incident déclenche en elle le pouvoir d’avoir des flashs du futur dont son manque de compréhension la rend impuissante face à la mort d’un de ses collègues. En parallèle, Ezekiel Sims vit toujours étant devenu richissime et ayant développé une force surhumaine mais il est assailli du même cauchemar chaque nuit : il est attaqué et tué par trois Spider-Women. Il réussit à mettre la main sur le réseau de surveillance de la NSA lui permettant de découvrir leur identité et souhaite les éliminer. C’est dans une gare que Cassie va avoir des visions de l’assassinant de Julia (Sydney Sweeney), Anya (Isabelle Merced) et Mattie (Celeste O’Connor) qu’elle va tenter de sauver. Le problème étant qu’elle ne comprend toujours pas ce qui lui arrive, qu’elle va avoir du mal à gagner la confiance des trois adolescentes et que son ennemi est des plus implacables…
Le principal problème du film est qu’on a constamment l’impression qu’il y a tromperie sur la marchandise. Cela peut déjà venir de bande-annonce qui est au mieux une fausse piste intentionnelle ou au pire du marketing mensonger. Elle insiste beaucoup trop sur l’action et le côté super-héros du métrage contredisant un peu les intentions de ceux ayant travaillé dessus qui annonçaient plus un thriller riche en suspense avec un aspect super-héros certes. Mais que l’on s’attende à un film d’action ou un thriller, cela ne fonctionne pas à cause d’un réel manque de rythme. On a l’impression qu’il ne se passe pas grand chose pendant la moitié du film et que les dons de voyance de Cassie sont mal utilisés annulant souvent le peu de suspense mis en place. L’autre problème est aussi le futur des trois adolescentes en Spider-Women que l’on aperçoit dans la bande-annonce mais aussi dans les rêves de Ezekiel et qui ne sont pas vraiment utilisées. C’est parce que Sony met en place ses pions pour d’éventuelles suites (qui ont honnêtement peu de chance d’exister à ce jour) mais de manière tellement grossière qu’on a l’impression de regarder une bande-annonce de près de deux heures. D’où un réel sentiment de frustration qui s’installe au fur et à mesure que le film avance.
C’est pour ça que je parlais plus haut de l’origine de réalisatrice pour les séries TV de S.J. Clarkson qui semble bien en maîtriser les arcanes tant on a l’impression qu’elle nous livre ici le premier épisode d’une série et non un film pensé comme étant unique. Ça et les clins d’œil plus ou moins subtils l’univers de Spider-Man font que le métrage a vraiment du mal à exister par lui-même alors qu’il n’est pas une suite. On assiste donc à une énième origin story mais qui met beaucoup trop de temps pour donner à Cassie une réelle maîtrise de ses pouvoirs se concentrant sur la fuite en avant qu’elle et ses protégées subissent jusqu’à un certain point malheureusement. Il y a trop de pauses, trop de discussions pour que le suspense et le côté thriller prennent. Des pauses servant à caractériser les personnages se faisant donc beaucoup trop par le dialogue empêchant le film d’atteindre ses objectifs en terme d’intensité et d’émotions. En effet, on a toutes les peines du monde à être embarqué, à avoir peur pour ses protagonistes, à être inquiet devant le méchant, à rire quand le film tente de l’humour ou à être ému quand il joue sur cette corde… Le côté fantastique et super-héroïque met trop de temps à se montrer et on ne va pas se mentir, Madame Web n’est clairement pas l’héroïne la plus charismatique qui soit aussi parce que son réel potentiel semble avoir été gardé pour une suite… Pourtant le film réussit quand même à rester regardable car il s’avère plus plat et sans saveur que réellement désagréable ou désolant. Il dispose aussi d’une bonne qualité de production à de nombreux niveaux dont les effets spéciaux. Mais c’était la moindre des choses pour un film produit par Sony.
Pour ce qui est de la mise en scène, le choix de S.J. Clarkson ne s’est pas avéré payant. On sent en effet qu’elle n’est pas rompu à diriger une telle production et propose souvent des choix de mise en scène faussement ambitieux mais difficilement compréhensibles. Le peu de scène d’action sont au mieux correctes et au pire ratées avec trop de hors-champ ou un montage bien trop nerveux pour pas grand chose. Comme un cache misère en sorte. De plus, elle n’a pas réussi à gérer correctement le rythme de son film comme rendre impactant les pouvoirs de son héroïne. Ses pouvoirs de voyance façon petits sauts temporels/rembobinage s’avèrent sans imagination donc très oubliables. Devant ses caméras, ses acteurs font ce qu’ils peuvent même si l’ensemble du casting s’avère correct en faisant ce qu’il peut avec ce scénario. Dakota Johnson (Cinquante nuances de Grey, Suspiria…) est assez charismatique et rend bien compte de l’évolution psychologique de son personnage. Face à elle Tahar Rahim (Un prophète, Samba…) manque quant à lui de charisme avec un jeu trop intériorisé ou alors il a eu plus de mal à jouer avec une autre langue que le français car il est loin de son talent habituel. Le trio Sydney Sweeney (Julia), Isabela Merced (Anya) et Celeste O’Connor (Mattie) est assez convainquant notamment dans l’alchimie progressif qui se tisse entre eux. On pourra aussi noter les présences de Adam Scott et Emma Roberts dans des seconds rôles en forme de beau clin d’œil.
On vous le conseille si vous aimez Spider-Man, Birds of Prey, Elektra…
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