Disponible sur la quasi-totalité des téléviseurs connectés et box, Youtube est devenu en quelques mois la principale plateforme de streaming face à Netflix et Disney.
Lorsqu’on parle de plateforme de streaming, on cite très souvent en exemple Netflix et ses 260 millions d’abonnés, mais aussi ses autres concurrents comme Disney+ et Prime Vidéo. Mais en embuscade, Google est présent sur ce secteur grâce à Youtube, et s’avère même leader depuis 17 mois.
Une situation pas si surprenante, qui sert surtout de revanche pour Youtube, alors que la plateforme avait tenté de s’immiscer dans le domaine de la SVOD avec Youtube RED – une solution finalement abandonnée, faute de succès.
Les habitudes des téléspectateurs en jeu
Comme l’explique le New York Times, Youtube peut savourer sa place de service streaming le plus populaire sur les télévisions connectées américaines. Pour le quotidien, ce n’est que la suite logique de l’empreinte considérable du web sur la télévision. Les habitudes des téléspectateurs ont changé, et ils préfèrent désormais consommer autrement des contenus.
C’est là que Youtube entre en jeu. Avec ses vidéos virales et ses créateurs très populaires, la plateforme de Google touche une audience bien plus large que n’importe quelle chaîne de télévision, et que n’importe quelle plateforme de streaming plus classique.
« La popularité de la plateforme souligne les différences marquées entre l’approche non interventionniste de Youtube en matière de création de contenu et les paris à plus d’un milliard de dollars de sociétés de la vieille garde comme Disney, Paramount et NBCUniversal, » note le média américain.
Il faut dire que Youtube ne fait qu’héberger des vidéos dont le contenu est décidé par des « créateurs ordinaires », écrit le journal. La plateforme n’a pas de coûts de production, si ce n’est un partage des revenus publicitaires auprès d’un certain nombre de créateurs: « Si une vidéo fait un flop, Youtube ne perd pas d’argent. »
Surtout, alors que Netflix et consorts cherchent constamment à connaître les habitudes de leurs abonnés, via des algorithmes, sur Youtube, les créateurs « sont bien meilleurs » pour prédire ce qui peut fonctionner demain. Un aveu tenu par Neal Mohan, directeur général de Youtube.
Chaque mois, ce sont ainsi 150 millions d’Américains qui regardent Youtube à travers leur téléviseur. Il apparaît également que les vidéos les plus populaires sur mobile le sont également sur grand écran, y comprit les Shorts, ces formats courts empreintés à Tiktok.
Nielsen a ainsi révélé qu’en juin, Youtube disposait d’une confortable part de marché de 9,9%, signant un record pour une plateforme de streaming, sans compter les applications sur smartphone et tablettes ou la version web, ni Youtube TV, qui agrège des chaînes payantes.
De vilain petit canard du web à leader du streaming
Un succès qui se ressent jusque dans les ventes d’espaces publicitaires, qui ont bondi de 13% au second trimestre, s’établissant à 8,7 milliards de dollars. Face à Netflix, toujours considéré comme un « nain » dans le milieu des annonceurs, Google peut se satisfaire d’une autre garantie que n’a pas la concurrence.
Le New York Times ajoute également que l’une des forces de Youtube reste son audience jeune. Les moins de 34 ans représentent ainsi 48% de son audience. Ce qui n’empêche pas d’autres groupes démographiques d’être présents sur la plateforme.
Avec les années, Youtube est devenu un lieu incontournable pour consommer, non pas uniquement des vidéos amateur, mais de véritables super productions qui ne coûtent pas un sou à Google. Une véritable aubaine.
Pour autant, le New York Times note que Youtube reste le mauvais élève lorsqu’il s’agit de l’attention. Les formats les plus courts sont regardés dans leur ensemble, là où les vidéos longues de plus de dix minutes voient leurs statistiques de visionnage s’effondrer rapidement. C’est probablement là que Youtube doit se renforcer pour assoir sa domination.
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