La nouveauté
Silo, de Hugh Howley, 2012 – Série de Graham Yost 2023
C’est une de ces petites histoires magiques comme en connaît parfois l’édition. En 2012, Hugh Howey, ancien commis de librairie, publie tout seul deux nouvelles sur Internet, qui racontent la survie de l’humanité dans un silo souterrain de 144 étages d’où personne n’a le droit de sortir. Mais que cache en réalité le silo, où les règles sont très strictes ? Le monde alentour est-il aussi invivable qu’on le répète aux habitants ? Le succès sur le web est tel que Howey écrit trois autres nouvelles, et en fait un roman appelé Silo. Il signe pour une série avec l’éditeur Shuster and Shuster, ajoute un deuxième volume pour raconter la genèse de son délirant projet et un troisième qui conclut la saga sur une note d’espoir. Le succès devient triomphe. Rien qu’en France, Silo (1 500 pages au total) s’est vendu toutes éditions confondues à 500 000 exemplaires. Pourquoi ? Plus peut-être que par son astucieuse idée de base, c’est par une écriture fluide, des personnages attachants et un refus louable de l’action gratuite que Howley finit par tisser une toile dans laquelle se laissent attraper les lecteurs.
Depuis des années, un film tiré de Silo était en projet. Ridley Scott et Steven Zaillian s’y sont même attelés pour le compte de la 20th Century Fox. Mais le rachat de la Fox par Disney a mis le projet en veilleuse. En 2020, il est repêché à la télé par AMC puis Apple TV avec le « show runner » Graham Yost (Band of brothers) aux commandes. Cette première saison adapte le premier roman de la trilogie. Réalisé par Morten Tyldum (Passengers), c’est une œuvre très classique, mélange de thriller et de SF à l’univers visuel très impressionnant. Rebecca Ferguson et le vétéran Tim Robbins y excellent.
Silo ; Silo : origines ; Silo : Générations, Le Livre de poche, 8,90 euros le volume. Série diffusée sur Apple TV à partir du 5 mai : deux épisodes le 5 mai, puis un chaque vendredi
Les classiques
Station Eleven, d’Emily Saint-John Mandel, 2014 – Série de Patrick Somerville, 2021
Une pandémie a eu raison de 99 % de la population. Vingt ans après le drame, une petite troupe de comédiens arpente les territoires dévastés pour y jouer du Shakespeare et ne pas laisser perdre l’espoir, suivant sa devise « Parce que survivre ne suffit pas ». Tout en dépeignant le « monde d’après », Emily Saint-John Mandel s’attache à raconter comment ses quelques survivants ont vécu leurs années d’errance. L’art triomphe de la souffrance, l’espoir s’installe, et la naissance de sectes et de gourous est combattue. Jamais le message ne prend le pas sur des personnages terriblement humains avec leurs doutes, leurs peurs, leurs difficultés à s’adapter et à faire leur deuil. Oscillant entre passé et présent, tournant autour d’un album de bande dessinée et de la famille du « patient zéro », finaliste du National Book Award 2014 et prix Arthur C. Clarke 2015, le roman de Mandel touche vite un très large public. Sept ans après sa sortie, Patrick Somerville, lui-même romancier, l’adapte pour la télévision. Il garde une structure très ouverte, multiplie les allers-retours entre passé et présent et donne une tonalité générale plutôt contemplative à son adaptation.
Rivages poche, 480 p, 11,90 euros. Série HBO Max
Fondation, d’Isaac Asimov, 1942 – Série de David Goyer, 2021
Classique aujourd’hui vénéré, Fondation naquit modestement. En 1942, Isaac Asimov publia huit nouvelles dans la revue Astounding storie puis en fit trois livres Fondation, Fondation et empire et Seconde fondation publiés de 1951 à 1953 chez un tout petit éditeur. Le succès fut long à venir. Mais, quinze ans après sa première parution en revue, le cycle fut classé « meilleure série de tous les temps » à la convention mondiale de SF à Cleveland, en 1966. De quoi s’agit-il ? Dans un empire galactique regroupant 25 millions de planètes, un mathématicien, Hari Seldon, invente la « psychohistoire », science qui prédit les réactions humaines sur des millénaires. En l’utilisant, Seldon prévoit l’effondrement de l’empire et le début de 30 000 ans de barbarie. Il propose de réduire ce temps de décadence à mille ans en créant aux deux bouts de la galaxie deux colonies d’où tout repartira. Inspiré par L’histoire de la décadence et de la chute de l’empire romain de Gibbon, Asimov développe des thèmes qui deviendront la matrice de beaucoup d’histoires du futur, de celle de Robert Heinlein à La Guerre des étoiles. Sa fille Robyn en tirera avec le « showrunner » David Goyer une série en 2021. Ils compliquent la chronologie en mêlant trois époques et féminisent plusieurs personnages. Une première saison de dix épisodes, tournée à Malte et à Tenerife, adapte le premier roman. Goyer affirme vouloir tourner l’ensemble, en 80 épisodes…
Omnibus, deux volumes, 1056 et 1084 p, 22 euros le volume. Série Apple TV
The Expanse, de James S.A. Corey, 2011 – Série de Mark Fergus et Hawk Ostby, 2015
Au départ, il y a une disparition : celle de Julie Mao, richissime héritière. A l’arrivée, une conspiration mettant en cause rien moins que l’avenir du monde… Entre les deux, la rencontre entre un détective privé parti à la recherche de Julie Mao et un capitaine de vaisseau dont le navire a été détruit. Nous sommes au XXIVe siècle, et le monde se divise entre une Terre appauvrie, une Mars devenue colonie indépendante et une ceinture d’astéroïdes habités, exploités par les deux précédents et menaçant de se révolter. Ecrit par un duo d’auteurs, Daniel Abraham et Ty Franck, sous le pseudonyme de James A. Corey, The Expanse est la dernière-née des grandes sagas de space opéra. Sur neuf romans, les deux auteurs développent une intrigue passionnante et jonglent tant avec des personnages complexes qu’avec des concepts scientifiques pointus. A la fois feuilletonnante et humaine, épique et documentée, The Expanse se prêtait à merveille à une exploitation en série. La chose fut faite, et bien faite, dès 2015. Comme les livres, la série mêle space opéra et film noir, évolue dans des décors volontairement peu clinquants et jouant la carte du réalisme. On pense souvent à Battlestar Galactica, chef-d’œuvre des années 2000 dont The Expanse s’affirme clairement l’héritière.
Babel, 9 volumes, autour de 10 euros le volume. Série Syfy puis Prime video
Le Maître du Haut Château, de Philip K. Dick, 1962 – Série de Frank Spotnitz
Paru en 1962, Le Maître du Haut Château reste soixante ans après sa parution l’une des plus célèbres uchronies de la littérature. Comme d’autres après lui, Dick imagine que les nazis ont gagné la Seconde Guerre mondiale : les Etats-Unis sont divisés en deux, l’ouest appartenant aux Allemands et l’est aux Japonais. Mais ce serait méconnaître l’auteur que croire qu’il va s’en tenir à cette idée. En mettant en scène l’auteur d’un roman qui imagine en fait que les alliés ont gagné, l’exact opposé de ce que lui est en train de faire, Dick offre une mise en abyme vertigineuse et en profite pour y injecter ses thèmes favoris : qu’est-ce que la réalité, sommes-nous sûrs de notre existence… Devenu un classique, le roman, a priori inadaptable, a profité de la vogue de Dick au cinéma (Blade Runner, Total Recall….) pour faire son chemin à la télévision dans un projet lancé par la fille de l’écrivain, Isa Dick Hackett. Le pari n’était pas évident : le « show runner » Frank Spotnitz la gagne en développant un univers riche et intrigant, qui se plie sur quatre saisons au jeu de la série sans trahir la richesse du roman.
J’ai lu, 318 p, 8,90 euros. Série Prime Video
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